Interview exclusive de Pauline Ferrand-Prévot multiple championne du monde de cyclisme sur route, en cyclo cross et en VTT, qui nous parle de son sport et du yoga

Pauline Ferrand-Prevot ©Jean-François Muguet/PFP
Cannelle : Bonjour Pauline,
On est très heureuses de t’avoir à nos côtés et de pouvoir échanger avec toi sur le yoga, une pratique qui nous passionne.
Tu as un impressionnant palmarès mondial en cyclisme sur route et en VTT. Pour en arriver là et progresser à ce très haut niveau, tu dois passer un temps fou en entraînements, en musculation, en travail de souplesse, de respiration… Et, en plus de tout ça, tu t’es mise au yoga et à la méditation ! Alors, une première question, comment as-tu découvert ces pratiques et pourquoi as tu décidé de t’y mettre?
Pauline : Coucou Cannelle ! Alors peut-être juste pour rebondir sur ta présentation, je ne travaillais pas particulièrement la respiration ou la souplesse jusque-là, à part peut-être des étirements. Mon entraînement consiste surtout en séances spécifiques sur le vélo, en gainage/renforcement musculaire avec le TRX et en courses préparatoires.
Ceci posé, je reviens à ta question sur la découverte du yoga et de la méditation. Depuis quelque temps et notamment avec l’objectif des jeux Olympiques de Tokyo 2020, je ressentais le besoin de trouver un moyen de faire le calme, de pouvoir me poser malgré les sollicitations et les enjeux. Une amie pratiquait et enseignait le yoga et la méditation, ça a été le réel point de départ. J’avais déjà essayé deux ans plus tôt, sans accrocher plus que ça, comme quoi, il suffit d’attendre le bon moment.
Cannelle : Et comment fais-tu pour trouver le temps ? Y a t’il un moment idéal pour toi ?
Pauline : Je ne m’impose rien, mais j’aime bien faire une séance de méditation ou de yoga doux plutôt en fin d’après-midi, une fois que j’ai fini mes entraînements spécifiques sur le vélo ou mon gainage. Parfois, j’opte pour une pratique plus sportive qui va remplacer ma séance de gainage et s’insérer dans mon entraînement en y ajoutant des notions d’équilibre et de déséquilibre. Ou alors durant mes jours de repos, j’en profite pour approfondir des postures, en fonction de mon énergie du moment.

Sweat Loula et legging Eka
Cannelle : Tu pratiques régulièrement ? Bien sûr, ça doit dépendre des périodes…
Pauline : Oui, effectivement, ça dépend, mais c’est rare que je passe une semaine sans méditer, travailler la respiration ou les postures… même si c’est court ou juste dans mon lit avant de me lever ! Et parfois, ce sont mes sorties vélo qui deviennent mes méditations.
Cannelle : Quel est ton type de pratique ?
Pauline : Ça dépend des moments. Comme je le disais avant, ça peut-être plus dynamique ou plus tranquille, je ne suis pas attachée à un type de pratique déterminé en particulier. C’est en fonction de mon besoin, de mon énergie, de mon envie… L’écoute de soi, donc

© Jean-François Muguet/PFP
Cannelle : Qu’est-ce que ça t’apportes, ou qu’est-ce que ça t’apprends ?
Pauline : Je me sens plus posée, ça m’apaise et ça me renforce de l’intérieur aussi, autant au niveau physique que psychologique, ça développe la concentration, et aussi la souplesse, parfois un peu malmenée par toutes mes années de vélo !
Cannelle : Trouves-tu que le yoga et la méditation influencent ta vie de pro, et ton approche des compétitions ? A quel(s) niveau(x) en particulier et quel(s) bénéfice(s) est-ce que tu en en retires ?
Pauline : Sans doute, oui. Parce que ça me permet de me poser dans le présent, de juger un peu moins durement les moments où ça ne va pas exactement comme je veux, à relativiser.. J’aime beaucoup cette phrase que j’ai entendue durant un cours « chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il est », c’est très libérateur. Parce que le reste ne nous appartient pas !
chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il est

© Jean-François Muguet/PFP
Cannelle : Le boulot, le confinement, …, on a toutes de bonnes raisons d’être stressées. Mais j’imagine que pour toi avant et pendant les compétitions le stress doit atteindre une toute autre intensité. Fais-tu appel à ce que tu pratiques en yoga ou en méditation pour lâcher prise ? Il y a des techniques qui marchent plus particulièrement?
Pauline : Oui et non, parce que sur la ligne de départ, je suis vraiment concentrée sur… la position de ma pédale ! Et une fois dans la course, là encore, c’est la concentration qui prime, ne pas s’échapper dans l’anticipation ou le « j’aurais du faire ci ou ça ». En un sens, cet ancrage dans le présent, c’est aussi un trait de la méditation et du yoga.
Cannelle : En matière d’équipement professionnel, ton exigence est obligatoirement totale. Et pour le yoga qu’attends tu des équipements ? Est-ce que tu utilises des applications ? Des cours en live ? Ou des cours en particulier ?
Pauline : Pour la méditation, j’utilise l’application Calm, je la trouve très facile d’accès et efficace. Souvent, je pratique en visio et en cours particuliers, comme ça, on cible vraiment les choses à travailler ou les besoins du moment !
Cannelle : Dernière question un peu égoïste. Il n’y a pas longtemps, tu as découvert Kitiwaké. Qu’aimes-tu particulièrement dans la marque/ses vêtements, et quels conseils nous donnes-tu pour progresser ?
Pauline : Ah alors, ça renvoie un peu à ma réponse à la question précédente, moi je suis fan de la tenue Imala, parce que j’adore la forme de la brassière, très féminine et technique à la fois, et le legging prend bien la taille, donc c’est vraiment confortable, en plus d’être très esthétique ! Et les couleurs sont à la fois originales mais vraiment de bon goût ! J’adore aussi le sweat Loula, tellement douillet et Cocoon ! C’est difficile de donner des conseils pour progresser, mais je dirais une taille un peu plus haute pour moi sur le legging Eka .

Ligne Imala fabriquée à partir d’huile de ricin
Cannelle : Un tout grand merci d’avoir pris le temps de nous répondre et on te souhaite plein de sérénité pour de beaux et nombreux succès !